Etape 40 - Grossglockner - Dans la bouche du glacier Pasterze
Samedi 8 juillet 2017. Les pieds dans l'eau, à quelques mètres des blocs de glace qui se sont décrochés, je suis maintenant dans la bouche du monstre. De près, le Pasterze dévoile toute sa beauté. Toutes ses nuances de bleu apparaissent au moindre petit rayon de soleil.

La glace craque, la glace gémit, se froisse, travaille inlassablement sous les coups de la chaleur estivale. Les milles et une clouches de neige empilées pendant des décennies, des siècles, peut-être des millénaires apparaissent au grand jour. Face à moi, c'est une coupe du temps qui s'offre à mon regard. Il faudrait pouvoir compter toutes ces stries de neiges empilées pour déterminer l'âge exaxt du glacier. Tout est là. Comme une machine à remonter le temps.
De si près, on pourrait presque toucher les immenses blocs de glace qui dérivent à la surface du cours d'eau.

Devant la bouche du glacier, la pile de blocs est encore plus importante. C'est ici que se produit le point de rupture. J'imagine qu'il suffirait de peu pour que tout craque d'un seul coup. Surpuissant, le glacier semble pourtant si fragile.

Je profite de ce moment de grâce pour immortaliser cet instant avec une longue pause. Je grimpe de quelques mètres pour geler la rivière d'eau glacée qui vient s'écouler en cascade au pied du monstre.

J'en tire des clichés presque irréels. Vapeurs d'eau et de glace mélangées. Et en toile de fond, la bouche du glacier.


Pour comparer, je mets ici la même photo, mais prise cette fois en instantanné. On comprend mieux alors la violence des flots qui viennent frapper les pieds d'argile du glacier.





|